Blue Flower

Peintre de Plassac et de ses environs, « dans le sillage des impressionnistes »

Les aquarelles et peintures à l’huile d’Andrée Lavieille réalisées à Plassac et dans ses environs montrent à quel point elle a su traduire les jeux de lumière, l’harmonie des couleurs, entre les bleus, les bruns, les verts ou les roses propres à ce pays. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir Printemps à Plassac, Maisons girondines, Vigne en automne, Inondation du Bas-Plassac ou La Gardale (voir reproduction ci-dessous)…

  Andrée Lavieille est née le 11 septembre 1887 à Paris. Son grand-père paternel, Eugène Lavieille (1820-1889), élève et ami de Corot, fut un peintre paysagiste ; son père, Adrien Lavieille (1848-1920), un peintre de la campagne, tout en étant peintre-décorateur ; et sa mère, Marie Adrien Lavieille (1852-1911), une peintre intimiste et de natures mortes. Issue d’une telle famille, Andrée s’est tout naturellement tournée vers la peinture. Elle entre à l’École des Beaux-arts en 1908, et dès 1911 expose au Salon des Artistes Français, auquel elle participera jusqu’en 1939. Les sujets qu’elle affectionne sont les natures mortes, les intérieurs, et surtout les paysages : à Saint-Jean-de-Monts, auprès du peintre et graveur Auguste Lepère (1849-1918), ami de son père ; à Fontainebleau, puis à Vendôme, Chartres ou Paris, au gré des affectations de son mari (Paul Tuffrau, 1887-1973, homme de lettres et écrivain qui poursuit une carrière d’enseignant) qu’elle a épousé en août 1912 ; en Bretagne, où elle est séduite par l’immensité de la mer, le jeu des vagues, mais aussi l’intimité des petites maisons ; et bien sûr en Gironde.

 

Paul Tuffrau, originaire de Bordeaux, lui avait fait découvrir Plassac, où était située une propriété familiale, à Chopine. Andrée Lavieille y viendra à plusieurs reprises à l’occasion de vacances, et dans le contexte très particulier de la Seconde Guerre mondiale. De septembre 1939 à septembre 1940, son mari et l’aîné de leurs fils ayant été mobilisés, Andrée Lavieille s’y réfugie et y vit au rythme des saisons : « Il gèle ferme aujourd’hui – […] et il fait un grand vent du Nord. Mais la lumière est exquise, et la route, entre les deux petits canaux pleins d’eau vive, éclairée par le soleil qui était dans notre dos, le gris des saules, les rouges orangés de certains bouquets de petits saules, et le ciel bleu mauvé, et les blancs lointains des maisons basses, étaient copiés sur Pissarro – et Sisley, – tous les impressionnistes y étaient. » ; et un peu plus tard, c’est « le printemps tout proche qui va être joli, les fonds délicats, la vie simple, la petite doucette fraîche qui demande qu’on la cueille… », puis : « Les arbres fruitiers sont en fleurs, et le petit chemin de la poste est charmant – rose – blanc – […]. La campagne vue à travers un tulle de premier plan, tout parsemé de fleurs. »

C’est cette extrême sensibilité aux couleurs et à la lumière qu’Andrée Lavieille a su exprimer de très belle façon dans ses peintures.
Un ouvrage lui a été consacré : Dans le sillage des impressionnistes, Andrée Lavieille (1887-1960), par Françoise Cambon et Henri Cambon (Atlantica, 2007 ; Lelivredart, 2013). Andrée Lavieille est décédée le 14 mai 1960 au domicile familial parisien.